La Fondation du Paysage Culturel (TCLF) a décerné à Kongjian Yu, architecte paysagiste basé à Beijing, le prestigieux Prix International d’Architecture Paysagère Cornelia Hahn Oberlander pour l’année 2023. Yu est renommé pour son travail novateur sur les « villes-éponges » en Chine, qui visent à atténuer les inondations urbaines. Surnommé « l’Olmsted de la Chine », Yu a apporté d’importantes contributions au domaine de l’architecture paysagère.
Créé en 2019, le Prix Oberlander reconnaît les architectes paysagistes pour leurs contributions à la pratique de l’architecture paysagère. Le prix comprend une récompense en espèces de 100 000 dollars et deux années d’activités d’engagement public. Yu succède à la lauréate inaugurale du prix, Julie Bargmann, architecte paysagiste basée en Virginie. Dans le cadre du prix, Yu sera présenté dans une vidéo d’histoire orale des Pionniers et ses œuvres seront ajoutées à la base de données de TCLF What’s Out There®.
En plus de sa pratique chez Turenscape, Yu est le fondateur de l’École Supérieure d’Architecture Paysagère et du Collège d’Architecture et d’Architecture Paysagère de l’Université de Pékin. L’école a débuté avec seulement trois étudiants et a depuis diplômé plus de 1 200 étudiants en maîtrise et en doctorat. La passion de Yu pour la préservation des écologies urbaines l’a conduit à développer le concept de « villes-éponges ».
L’idée derrière les villes-éponges est d’utiliser une infrastructure basée sur la nature, telle que des zones humides, des parcs linéaires, des jardins de pluie et des toits verts, pour absorber et stocker les précipitations, prévenant ainsi les inondations urbaines. En 2013, la Chine a adopté ce concept, qui a depuis été mis en œuvre dans 70 villes à travers le pays. L’objectif est que 80 % des villes chinoises aient la capacité d’absorber 70 % de leurs précipitations d’ici 2030.
Le portfolio de Yu comprend environ 600 projets réalisés dans plus de 200 villes à travers le monde. Parmi ses travaux notables, on peut citer le Parc des Eaux Pluviales de Qunli dans la ville de Haerbin, l’une des premières villes-éponges à être construite ; le Parc de l’ancien Chantier Naval de Zhongshan, construit sur un ancien chantier naval ; et la transformation du Parc Forestier de Benjakitti à Bangkok, d’une ancienne usine de tabac en un vaste espace vert.
Son travail ne se limite pas à la Chine, car Yu a également conçu des parcs aux États-Unis, notamment le Parc de Chinatown à Boston, qui a remplacé une autoroute à six voies, et le Parc Hing Hay à Seattle, connu pour sa porte rouge distinctive inspirée des techniques asiatiques de découpage et de pliage du papier.
L’engagement de Kongjian Yu envers l’architecture paysagère en tant que moyen de faire face à la crise climatique a été reconnu à l’échelle internationale. Ses idées ont inspiré les urbanistes et les décideurs du monde entier, de l’Australie et du Canada à l’Inde et à l’Afrique du Sud. Grâce à son travail novateur et à son engagement envers l’excellence du design, Yu a eu un impact durable sur le domaine de l’architecture paysagère.
Sources :
– La Fondation du Paysage Culturel